Éducation
Dans le cadre du projet EduC'oise, Denise Dubos, 92 ans, transmet ses mémoires de guerre aux collègiens
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"Je suis la dernière génération à pouvoir témoigner ».
Denise DUBOS, 92 ans, consciente de la nécessité de partager « le devoir de mémoire », se rend chaque année dans les établissements scolaires de l’Oise. La nonagénaire, domiciliée à Milly-sur-Thérain, raconte la vie sous l’occupation allemande dans le Beauvaisis pendant la Seconde Guerre mondiale. « Quand je vais à l’école ou au collège, la veille au soir, je revois défiler toute mon histoire ». Une histoire souvent déchirante, toujours émouvante, qu’elle relate essentiellement à travers son « papa », le Résistant Marcel DUBOS, entré en clandestinité et qui a réussi à s’échapper à chaque tentative d’arrestation par les Allemands.
C’est par le biais de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami (e)s de la Résistance (ANACR), dont elle est membre, qu’est née sa vocation de transmettre son histoire à la jeune génération. « Il y avait des échanges entre l’ANACR et les professeurs quand le Concours national de la résistance et de la déportation a commencé, rappelle Denise DUBOS, pour savoir si certains d’entre nous acceptaient de témoigner… ».
L'impact d'un récit qu'on ne trouve pas dans les livres
Riche aussi de ses rencontres avec des rescapés des camps de concentration ou encore de témoins de cette époque, la retraitée mesure l’impact de ce récit « qu’on ne trouve pas dans les livres » auprès des jeunes. « Cela me touche toujours de voir leur émotion, je raconte ma vie de famille, ils ressentent ma sincérité. J’ai conservé des objets d’époque, des images des lieux de mon enfance, et je les montre aux élèves. Et je suis certaine que les enfants en parlent autour d’eux après mon passage »…
Quand je vais à l’école ou au collège, la veille au soir, je revois défiler toute mon histoire
Un discours plus vrai grâce à des projections d'images
Si elle ne se déplace jamais à l’école ou au collège sans son classeur et ses photos, ses interventions ont pris une autre dimension depuis la projection des images qui ont marqué son enfance sur écran géant. « Ça rend mon discours plus vrai et réel », constate Denise DUBOS, les yeux tournés vers sa petite fille, Marcelle AKPINAR, chargée de projets dans les collèges au Département, qui l’accompagne dans chacune des rencontres. « Le lien avec Marcelle est profond, complète-t-elle, des sanglots dans la voix. C’est ma première petite-fille, elle a tout de suite compris l’esprit de ce que je voulais faire. Si j’oublie quelque chose, elle connaît mon histoire par coeur, je lui fais confiance, elle sera mon relais ».
Les enfants des enfants qu’elle rencontre aujourd’hui connaitront ainsi son histoire et son message « de paix dont on a besoin ». Des mots qui résonnent forts encore aujourd’hui…
Un témoignage à travers « EduC’Oise »
La dizaine d’interventions de Denise DUBOS, effectuée chaque année dans les collèges de l’Oise entre janvier et mai, se déroule dans le cadre de l’appel à projets « EduC’Oise ». Par ce biais, le Conseil départemental aide financièrement les collèges pour la conduite de projets éducatifs portés
par les enseignants à l’échelle d’une classe, d’un club, de plusieurs classes. Ces projets s’inscrivent dans les Parcours Avenir, Citoyen, Santé et Education artistique et culturelle. Une subvention est allouée à chaque établissement calculée sur la base de l’effectif Elèves. Les interventions de Denise DUBOS dans les collèges durent deux heures, réparties en 1h30 de récit et 30 minutes de présentation des objets d’époque et de temps d’échanges avec les élèves. Les enseignants intéressés sont invités à déposer un projet lors de l’appel à projets EduC’Oise pour l’année
scolaire 2024-2025.