Solidarité

Maison d'accueil de l'enfance (MAE) un nouveau modèle pour l'aide sociale à l'enfance

Pour répondre aux besoins des enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance, le Département diversifie ses dispositifs d’accompagnement et développe de nouvelles places d’accueil. De nouvelles structures d’accueil, les Maisons d’Accueil de l’Enfance (MAE), sont en service depuis le printemps 2022.

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Pour le Conseil départemental de l’Oise, la protection de l’enfance est une priorité. Les enfants et adolescents de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) sont placés sous la responsabilité du Département à la demande de parents qui rencontrent des difficultés momentanément dans la prise en charge de l’enfant ou sur décision d’un juge pour enfant. Confié au service de la protection de l’enfance, ces enfants sont accueillis soit « à domicile » chez un assistant familial salarié par le Département soit en établissement. Cet accompagnement passe par un nouveau modèle d’accueil lancé au printemps 2022 et destiné aux pré-adolescents et adolescents : les Maisons d’Accueil de l’Enfance (MAE).

 

Les deux premières structures, situées à Beauvais et Rochy Condé sont le symbole d’une réorganisation du CDEF (centre départemental enfance famille) en structures d’accueil plus petites.

Information

Investissement

1,5 million d’euros, c’est l’investissement du Département pour la réalisation des deux Maisons d’Accueil de l’Enfance de Beauvais et Rochy Condé

des espaces de vie collective

Calibrées pour 12 places maximum, ces Maisons d’accueil sont des espaces de vie collective qui permettent de trouver le réconfort d’une petite structure. Ces Maisons sont en général de pavillons avec un grand jardin qui dispose du nombre de chambres, de pièces et des moyens nécessaires pour prendre en charge ces enfants dans les meilleures conditions d’encadrement possible. Les espaces personnels réservés (chambres, salles de bain, salles d’activités, jardin…) leur permettent de retrouver des repères et les aident à accepter cette nouvelle situation de vie.

« Notre volonté est de mettre en place une nouvelle stratégie d’approche et de prise en charges des mineurs qui nous sont confiés. Bien souvent confrontés à des situations éprouvantes et difficiles, nous souhaitons que ces mineurs placés puissent trouver le réconfort d’une structure plus petite et puissent compter sur l’écoute d’une équipe qui dispose des moyens nécessaires pour les prendre en charge dans des conditions de travail améliorées. » Nadège LEFEBVRE, Présidente du Conseil départemental de l’Oise.

bénéficier du réconfort d’une structure à taille humaine

L’objectif est de permettre à ces enfants confiés dans l’urgence, après avoir été retirés à leurs familles (provisoirement ou non), de bénéficier du réconfort d’une structure à taille humaine et de leur proposer un accompagnement plus personnalisé. Une alternative au placement en foyer immédiat qui peut s’avérer traumatisant. Ces MAE permettent ainsi de conserver cette notion « familiale » à l’intérieur d’une maison traditionnelle et de son terrain.

Nadège LEFEBVRE, Présidente du Conseil départemental de l’Oise, avait rencontré ces jeunes âgés de 10 à 18 ans quelques semaines après leur installation. L’occasion de recueillir les premiers retours positifs et de renforcer l’idée d’étendre le modèle sur la partie Est du département.

 Les enfants se sont appropriés tout de suite leur chambre. Et ils sont dans une maison, quand ils en sortent, ils sont dans le parc de la maison. C’est un autre cadre de vie. Cela répond à un besoin. Même si cela ne se passait pas bien dans leurs familles, ils étaient dans une maison, donc la maison correspond beaucoup plus à la vie d’une grande famille lorsqu’on se retrouve du jour au lendemain avec une décision de justice dans un foyer. On veut aussi ne pas éloigner les fratries. On travaille pour l’aide sociale à l’enfance de demain. Ces enfants aussi ont le droit à la réussite. Nadège LEFEBVRE, Présidente du Conseil départemental de l’Oise 

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« L’Aide Sociale à l’Enfance fait partie des belles missions du Conseil départemental et il me tient particulièrement à cœur que nous l’exercions avec la plus grande humanité et un engagement de chaque instant. Le Conseil départemental a fait le choix de faire évoluer sa politique de prise en charge des enfants qui lui sont confiés dans le cadre de l’Aide Sociale à l’enfance. Mes équipes le savent bien, car elle fait partie des sujets sur lesquels je m’implique personnellement chaque fois que cela est nécessaire et nous continuerons en ce sens. » Nadège LEFEBVRE, Présidente du Conseil départemental de l’Oise

« Un autre Cadre de vie »

Maëra. C’est le nom de la Maison d’Accueil de l’Enfance (MAE) qui a ouvert ses portes à Beauvais en avril 2022. « C’est un prénom d’origine hébraïque qui veut dire élever, cela correspond à l’objectif à atteindre », précise Nadège LEFEBVRE, Présidente du Conseil départemental de l’Oise. Ce nom, choisi par les équipes du département, arbore aussi les trois premières lettres de ces maisons à taille humaine (MAE), d’une capacité d’accueil de 12 enfants maximum âgés de 10 à 18 ans et en mixité.

Cette création, complétée par l’ouverture de celle du même type située à Rochy-Condé (L’Harmonie) ont permis d’acter la fermeture des anciens locaux collectifs de Beauvais. A terme, le procédé concerna la structure collective de Senlis, répartie à son tour en deux MAE, pour atteindre quatre établissements.

De la sérénité pour l’enfant avant son orientation

Nadège Lefebvre, Présidente du Conseil départemental de l’Oise : « Quand ils arrivent, ils sortent juste de leur famille, et donc ils sont là un certain temps avant une réorientation. Et c’est brutal, d’un seul coup, de les mettre en foyer, parce qu’on ne sait pas si c’est vraiment la structure qui leur convient. A l’issue de cette période d’analyse pour trouver la structure qui correspond à l’enfant, à la fin du passage chez nous, l’enfant sera orienté vers un foyer ou une famille d’accueil ».

[...] Jusqu’à maintenant, on avait deux gros établissements [...]. Mais comme ces enfants sont accueillis dans l’urgence, et qu’ils peuvent donc être encore plus traumatisés que les autres, il faut les stabiliser avant de savoir où on va les emmener. [...] On considère que d’avoir des unités à taille humaine est plus adapté [...]. Soit ils retournent dans leur famille, soit, si le placement est confirmé, ils vont en accueil familial ou en foyer. Au niveau du CDEF (Centre départemental de l’enfance et de la famille), on aura à terme 48 places réparties en 4 maisons[...] . Sébastien Jeannest, directeur général des services