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Paris 2024 : Ils ont fait briller l'Oise
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Lucas MAZUR, champion paralympique en badminton SL4
« Un bonheur indescriptible »
Lucas MAZUR, membre de la Team Oise24, a conservé son titre paralympique lors des Jeux de Paris 2024. Ce titre est la récompense d’une préparation minutieuse, pendant laquelle il a été accompagné par le Conseil départemental de l’Oise.
Lucas MAZUR a écrit la plus belle page de son histoire paralympique le 2 septembre en remportant, chez lui, en France, la médaille d’or en badminton SL4 lors les Jeux de Paris 2024. Le badiste de 26 ans, licencié au club de Chambly et membre de la Team Oise24, n’a laissé aucune chance en finale à l’Indien Suhas Lalinakere Yathiraj, dominé en deux sets (21-9, 21-13). Sur la plus haute marche du podium, la médaille d’or autour du cou, Lucas MAZUR pouvait savourer ce moment qu’il imaginait dans ses « rêves les plus fous », parlant même du « plus beau jour » de sa vie. Un peu plus tôt dans la journée, l’athlète oisien avait aussi obtenu la médaille de bronze en double mixte avec Faustine NOËL.
La gloire, la notoriété, la Une de « L’Equipe » (mardi 3 septembre 2024)
Lucas MAZUR mérite cette effervescence au regard de son investissement depuis tant d’années. Dans sa préparation, il a été accompagné par le Conseil départemental de l'Oise.
On a eu la chance avec les athlètes de la Team Oise24 de pouvoir être soutenus par le Département, et ça, c’est quelque chose de formidable ! Je suis très fier de pouvoir représenter l’Oise, c'est une chance pour moi et je donne rendez-vous l’année prochaine pour Oise28 parce que je serai toujours Camblysien l’année prochaine.
Une projection vers l'avenir, en portant un léger regard dans le rétroviseur pour mesurer aussi le chemin parcouru...
Une malformation à la cheville à la suite d’un AVC à 3 ans
L’Accident vasculaire cérébral (AVC) qu’il a subi à l’âge de 3 ans avait provoqué une malformation au niveau de sa cheville, le contraignant à boiter. Cela ne l’avait pas empêché de vivre sa passion pour le sport et de s’essayer au badminton au collège. Dans son club de Colomiers, son entraîneur lui avait ensuite offert l’opportunité d’intégrer le collectif France Para-badminton, avant de gravir les échelons jusqu’à devenir n°1 mondial.
Au-delà de ses performances XXL aux Jeux Paralympiques
Lui permettent de gonfler un palmarès déjà bien garni, Lucas MAZUR espère désormais que le coup de projecteur offert par Paris 2024 permettra de mieux faire connaître la situation des athlètes paralympiques. "J’espère notamment de ces Jeux que l’accessibilité aux personnes en situation de handicap soit démultipliée, notre société n’est pas encore faite pour eux, donc j’espère que ce sera un gros coup d’accélérateur pour les athlètes paralympiques et au-delà pour ramener les populations vers une pratique sportive quotidienne vers plus d’engagement pour les jeunes ".
ELLE A REMPORTÉ L’ARGENT AUX JO DE PARIS 2024
Camille JEDRZEJEWSKI : « Le département était là avant que je sois une athlète olympique »
La championne de tir au pistolet, Camille JEDRZEJEWSKI, membre de la Team Oise24, a décroché la médaille d’argent lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Plus rien ne sera jamais comme avant. Camille JEDRZEJEWSKI, 22 ans, est entrée dans l’histoire du sport français le samedi 3 août dernier. L’athlète oisienne, licenciée au Noyon pentathlon moderne, a décroché la médaille d’argent au tir au pistolet à 25 mètres aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Au lendemain de ce moment historique, « les interviews, photos et signatures d’autographes » se sont enchaînées, symboles d’une « médiatisation » qu’elle va devoir apprendre à gérer.
C’est beaucoup de sollicitations, c’est très intense, mais c’est plaisant parce que c’est que de l’affect, c’est une très belle énergie l’esprit olympique, on fait tous partis de la même famille, et je suis contente que les gens s’intéressent au tir au pistolet.
Performance majuscule de l’athlète de la Team Oise24
La sensation ressentie sur le podium de Châteauroux, là où se tenaient les épreuves de tir, était encore palpable plusieurs jours après sa consécration.
« Ma première pensée a été pour mon coach Walter Lapeyre, confie la jeune championne, j’ai passé une année qui n’a pas été linéaire, j’ai connu beaucoup de bas et des moments de joie avec le titre de championne d’Europe, et mon entraîneur m’a toujours parlé des Jeux Olympiques comme un objectif accessible et il a eu raison ».
Cette « confiance » a été décisive après l’échec de Camille JEDRZEJEWSKI au tir à 10 mètres en début d’Olympiade. « J’ai pris la pression des Jeux au début, mais j’ai réussi à être plus positive face à l’enjeu, j’avais tout à gagner ».
Dans sa quête de médaille, elle a aussi pu compter sur le soutien de ses proches de Noyon, là où elle a grandi, venus garnir les tribunes de supporters français, au rythme des « Cam, Cam » d’encouragements. « Les gens viennent rarement en compétition internationale avec moi, c’est trop loin », concède l’athlète oisienne, qui s’entraîne au quotidien au Pôle France Tir de Bordeaux (33). « Là, j’ai vraiment senti que ça nous rapprochait ».
« Le Département était là avant que je sois une athlète olympique »
Camille JEDRZEJEWSKI parle même de « sentiment d’identité très fort » par rapport à l’Oise.
«Le Département était là avant que je sois une athlète olympique, avant même que je sois en équipe de France ». Le soutien, déjà présent lorsque la sportive locale était « cadette et junior », a pris une autre dimension lorsqu’elle a intégré la Team Oise24, mise en place dans le cadre du projet olympique et paralympique du Conseil départemental de l’Oise. « J’ai eu une bourse très conséquente pour participer aux Jeux, c’était une opportunité énorme parce qu’on n’est pas riches quand on fait du tir au pistolet ».
Les Jeux de Paris 2024 devraient lui permettre d’aborder cette situation financière plus sereinement. Sa médaille d’argent va lui rapporter 40 000 euros, sans compter les sponsors, principale source de revenus, amenés à surfer sur la vague de succès de l’athlète oisienne. D’autant qu’elle ambitionne déjà de ramener l’or dans quatre ans aux Jeux Olympiques de Los Angeles.
« Céci » beau la Team Oise24
Alessandro BARTOLOMUCCI, Khalifa YOUMÉ et Fabrice MORGADO, ont remporté le titre paralympique en cécifoot
Ils étaient déjà des références nationales du cécifoot, ils sont désormais reconnus sur le plan international. Alessandro BARTOLOMUCCI, Khalifa YOUMÉ et Fabrice MORGADO, tous les trois licenciés au club de cécifoot de club de Précy-sur-Oise, ont remporté le titre paralympique aux Jeux de Paris 2024, au terme d’une finale haletante contre l’Argentine (1-1, 3-2 aux t.a.b), dans le cadre somptueux au pied de la Tour Eiffel. La concrétisation d’une ambition affichée depuis plusieurs mois par les trois athlètes, tous membres de la Team Oise24.
Notre objectif avec l’Equipe de France était d’aller chercher une médaille à Paris et nous avons travaillé dur pour qu’elle soit de la plus belle des couleurs.
Alessandro BARTOLOMUCCI
Le gardien de but des Bleus, auteur de nombreuses parades décisives tout au long de la compétition. Lui n’est pas déficient visuel, contrairement à ses coéquipiers sur le terrain, comme Fabrice MORGADO, dont l’émotion était palpable au coup de sifflet final. « C’est une joie profonde qui se mélange au soulagement, une sorte d’aboutissement ». L’athlète de 33 ans, fondateur du club de cécifoot de Précy-sur-Oise, a profité de chaque moment pendant la compétition. « Mes proches étaient tous là dans les tribunes, ils ont vécu l’aventure avec moi. Ils ont réalisé pourquoi je me suis battu pendant des années (il pratique le cécifoot depuis 13 ans). Je suis fier que mes deux petits bouts (4 et 9 ans) aient vu ça, et je n’oublierai jamais ce moment où mes enfants ont pleuré dans mes bras. Je sais que ma famille a subi mes absences et mes engagements à cause de tous mes sacrifices pour ma discipline ».
Un « scénario extraordinaire » sur le plan sportif
En jetant un regard dans le rétroviseur, Fabrice MORGADO parle de « scénario extraordinaire » sur le plan sportif, mais aussi par rapport aux circonstances. « Normalement, je ne devais pas être là », confie celui qui se présente comme « l’un des derniers athlètes paralympiques sélectionnés ». Cette incertitude n’aura été finalement qu’un grain de sable tant la victoire est belle. Il se souviendra toute sa vie de « cette ambiance de fou » en tribunes, qui poussait les Bleus vers les sommets, malgré la nécessité pour les spectateurs de tempérer leurs encouragements, par des « ola » silencieuses notamment, pour ne pas perturber le bon déroulement de la partie. « Dès qu’il y avait un arrêt de jeu, les gens hurlaient, on a pris toute cette énergie positive, d’ailleurs, je ne sais si on aurait obtenu la médaille d’or sans ce public ».
Au moment de savourer ce titre olympique, les trois athlètes de la Team Oise24 ont eu une pensée pour le Conseil départemental de l’Oise qui leur a octroyé une bourse annuelle en amont des Jeux.
Cette bourse m’a permis d’avoir une meilleure préparation. J’ai réussi par exemple à payer toutes mes séances de préparation physique jusqu’aux Jeux.
Khalifa YOUMÉ
Fabrice MORGADO compte aussi s’appuyer sur le Département pour « surfer sur la superbe vitrine offerte par les Jeux ». Fidèle à la philosophie de Oise24, le projet olympique et paralympique du Conseil départemental de l’Oise, « on va se pencher sur l’héritage des Jeux maintenant », promet le fondateur du club de cécifoot de Précy-sur-Oise. « Nous allons faire en sorte que les jeunes déficients visuels prennent conscience qu’ils peuvent pratiquer un sport et on capitalisera sur l’engouement avec le public pour casser cette barrière du handicap ».
Delphine DELRUE, Luidgi MIDELTON et Guillaume TOUCOULLET ont aussi fait briller l’Oise aux Jeux
Sur les 14 athlètes de la Team Oise24 (mise en place dans le cadre de Oise24, le projet olympique et paralympique du Conseil départemental de l’Oise), 8 ont participé aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Outre les cinq médaillés (lire ci-dessus), saluons aussi les performances de Delphine DELRUE en badminton, Luidgi MIDELTON en escrime, et Guillaume TOUCOULLET en para tir à l’arc. Mention spéciale au para archer qui, malgré une élimination en 8e de finale, a décroché le record paralympique avec 652 points lors des tirs de classement le 29 août dernier.